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Concernant l’état des convenances spirituelles Fî hâl al-Adab


Concernant l’état des convenances spirituelles Fî hâl al-Adab |
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Chapitre 202
Concernant l’état des convenances
spirituelles
Fî hâl al-Adab
DU
Sheikh al-Akbar seyidi Muhy ad-dîn Ibn ‘Arabî
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Introduction & traduction
par
SLIMANE REZKI
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Chapitre 202
Concernant l’état des convenances
spirituelles
Fî hâl al-Adab
DU
Sheikh al-Akbar seyidi Muhy ad-dîn Ibn ‘Arabî
Introduction & traduction
par
SLIMANE REZKI
© Février 2013, Tabernacle des Lumières 2
Chapitre 202
Concernant l’état des convenances spirituelles
Fî hâl al-Adab
Sheikh al-Akbar seyidi Muhy ad-dîn Ibn ‘Arabî
La convenance vis-à-vis de la Loi, c’est d’en respecter la lettre
Elle a été rédigée par des lettrés (Udabâ’)
Lorsque tu es éteint à ta volonté et que tu
Fais des efforts, alors par Lui tu fais partie des serviteurs
Lorsque tu octroies à chacun son droit
Tu mérites de parvenir au degré des gens de confiance
Tu donnes aux lois révélées leur droit
C’est ce qu’ont formulé tous nos prédécesseurs
Sache que l’Adâb (le respect) comporte plusieurs catégories ; le respect de la Loi
sacrée consiste à ne pas outrepasser ses commandements quelle que soit la circonstance ; qu’il
s’agisse d’un jugement, d’un moment, d’un lieu, d’un évènement, lors d’une prérogative
personnelle, ou d’un état passager ou d’une mesure quantitative, d’une émotion personnelle
ou de celles que l’on subit ainsi que pour toutes les situations correspondant aux catégories de
manifestation du respect de la Loi sacrée. En ce qui concerne le respect de ses principes en
tant que tels, tout dépend de leur nature ; les minéraux, les végétaux, les animaux ou les
hommes. Certaines manifestations comportent (dans leur nature) le changement, d’autres non,
certains se corrompent et d’autres sont incorruptibles. On se doit de connaître le statut légal
qui régit chacune de ces manifestations et constitue sa réalité propre.
Le respect des convenances dans les relations concerne le domaine des actes que nous
effectuons comme les obligations, les actes prohibés, nos lamentations, les actes détestables
ou louables. Le respect des convenances d’ordre temporel se rapporte essentiellement aux
adorations prescrites en des temps déterminés. Chaque moment possède un statut particulier à
accomplir, certains correspondent à des moments très courts et d’autres à des périodes plus
longues1
. Le respect des convenances de lieux concerne, par exemple, le lieu des actes
d’adoration comme la Maison d’Allah en laquelle Allah a permis que soit élevé et mentionné
Son Nom2
. Le respect des convenances concernant les conditions correspond, par exemple, au
fait de ne nommer une chose que par son nom, en changeant son nom on change son statut
légal et on rend autorisé ce qui en réalité est interdit ou inversement comme l’enseigne le
Prophète (Paix et grâce d’Allah sur lui) : « Viendra une époque où apparaitront des peuples
qui donneront un autre nom au vin afin de le rendre licite, de même on demandera, que
penses-tu à propos du cochon de mer, on répondra, il est interdit. On lui répondra alors qu’il
fait partie de l’ensemble des poissons marins. C’est vous qui l’avait nommé « cochon » et
1
Par exemple, les prières ont un temps bien prescrit et court, alors que le pèlerinage peut être effectué une seule
fois au cours d’une vie.
2
Rappelons au passage que ce verset cautionne la pratique soufie consistant à invoquer Dieu à voix haute et de
manière prolongée. Ce n’est d’ailleurs pas le seul en l'occurrence, mais il est particulièrement clair. 3
l’avait déclaré interdit à cause de son nom. C’est ainsi que le vin fut nommé spiritueux, ou
suc, ou encore tazîz et en changeant le nom ils ont rendu cette boisson licite ».
3
L’Adâb en ce qui concerne les prérogatives personnelles comme ce que dit al-Khadir :
« J’ai voulu l’endommager », ou quand il dit, « nous avons voulu que leur Seigneur leur
accorde en échange » où sont réunis une chose louable et une autre blâmable, enfin il dit
aussi, « ton Seigneur a voulu », qui ne contient que ce qui est louable. Une même chose peut
être mauvaise ou, selon une prérogative personnelle orientée différemment, louable. Le
changement de caractère de l’acte est dépendant de la circonstance.
L’Adâb en ce qui concerne les états passagers comme, par exemple, l’état de voyage
au regard des actes d’obéissance et de désobéissance. Le caractère d’un acte varie selon l’état
de même que l’état de voyage diffère de l’état de résidence lors du jeûne du mois de
Ramadhân ou lors des périodes où l’on ne jeûne pas. La friction rapide à des moments précis
ou en dehors de ces moments4
.
L’Adâb en ce qui concerne les nombres se rattache au nombre d’actes prescrits lors de
la purification, il se rapporte aussi à l’impôt légal (az-zakât), au nombre de prières et le fait de
ne pas en rajouter ou en enlever au regard des prescriptions édictées par la Loi sacrée. Cela
concerne aussi les moments où on s’ablutionne avec une eau à profusion ou limitée, ceci est le
respect des nombres (mesures).
L’Adâb des émotions personnelles éprouvées concerne des situations comme le
combat ou la violence et tout ce qui se rapporte à ce genre d’actes. L’Adâb des émotions
ressenties par l’acte d’autrui comme celui qui nous combat conduit à rechercher la raison ou
le motif de cette agression ou comme la violence subie s’exprimant par un intermédiaire autre
que celui qui nous a agressés. Ces différentes catégories font partie du respect des
convenances de la Loi sacrée.
Quant aux catégories du respect du service, elles se hiérarchisent du plus haut au plus
bas degré et inversement. Le service du plus haut pour se qui se trouve en dessous de lui
consiste à assurer son bien-être, de le choyer et de l’informer de ce qu’il néglige et ignore
concernant l’importance des moments, des lieux, des états ou des ambiguïté à éclaircir, des
problèmes à résoudre en produisant des preuves comme un enseignant le fait avec son élève
ou le savant avec l’ignorant ou le sultan avec ses administrés. Le service de ceux qui occupent
un rang inférieur est le plus noble, il consiste, par exemple, à respecter ses ordonnances, ses
interdictions, ou ses prescriptions et ses limites, ou de faire ce qu’il faut pour lui plaire et de
s’empresser à ce qui le satisfait, ou de veiller à ce qu’il leur indique ou enfin à bien s’occuper
de ses affaires. Ce sont les catégories du service.
Les catégories du respect des convenances avec Dieu (al-Haqq) consistent à lui donner
ce qui Lui revient de droit et lui donner tout ce qu’Il doit recevoir de moi comme Lui m’a
donné ma création en même temps qu’Il l’a donnée à toute chose. Lorsque tu lui donnes ce
qui Lui revient selon Sa nature propre ainsi que ce qu’il est en droit d’attendre de toi c'est-à-
dire selon ta nature propre qu’Il t’a octroyée5
, tu auras respecté le droit de Dieu selon la nature
qu’Il a donnée à chaque chose. Ceci représente les catégories du respect de Dieu.
Quant au respect des convenances de la Réalité, cela consiste à la (la Réalité) voir à
travers les choses, voilée par elles et non dans sa pureté dépouillée de tous supports6
. Il s’agit
3
Les techniques des pseudos banques islamiques ne consistent pas en autre chose. On change l’appellation et la
modalité permettant de financer un bien ou un projet, mais au final la banque en tire plus de profit que si elle
avait accordé un prêt comme le font les banques occidentales.
4
Il s’agit d’un mode d’ablution pratiqué dans des conditions très précises comme le voyage, la guerre, etc. En
dehors de ces moments, il est recommandé d’effectuer l’ablution dans les conditions normales.
5
C'est-à-dire selon ta nature primordiale qui est en fait l’expression de ta raison d’être. Par conséquent, ne
respecte vraiment les convenances avec Allah que ceux qui ont restauré leur nature primordiale.
6
Dans le premier cas, il s’agissait de se comporter dans une relation avec Dieu en tant qu’Il est Dieu. Dans le
second cas, il s’agit toujours d’une relation avec Dieu, mais en tant qu’Il se cache derrière l’apparence des 4
ensuite de se comporter selon ce que l’on voit comme surcroît ou déficience que comporte la
disposition de chaque chose7
. En revanche, il faut relier ces variabilités aux choses et non à la
Réalité même, que ces choses soient parfaites, imparfaites, conformes ou non, il ne faut rien
négliger. L’état de la réalité est celui que nous avons précédemment décrit, si ton état est
conforme dans toutes les circonstances que nous avons évoquées, tu auras respecté toutes les
convenances et obtenu tout le bien possible de tes propres mains, ceci est le bien ultime
auquel peut aspirer la créature. Allah guide qui le veut sur une voie droite8
. Ce qui peut être
dit concernant les états ne peut être exhaustif, certaines indications suffisent à bien le
comprendre. Si tu voulais en dire de trop à ce sujet, tu compliquerais les choses. C’est Lui qui
dit la vérité et guide sur la voie (centrale).
choses qu’il faut alors considérer comme telles et respecter selon leur statut respectif. Sans perdre conscience
que tout est au fond divin, on se comporte différemment selon l’apparence que prend Dieu qui peut être Son
apparence propre ou l’apparence des choses.
7
Chaque chose évoque Dieu ou son processus de manifestation, cependant, selon leur constitution elle l’évoque
ou le symbolise plus ou moins. La déficience d’un support symbolique n’implique pas celle de la réalité
symbolisée. Bien qu’il faille tenir compte des déficiences que la nature de la chose peut comporter, il ne faut pas
pour cela reporter ces mêmes déficiences à la réalité elle-même.
8
Ce verset peut se traduire aussi par : « Allah guide qui Il veut sur une voie droite ». Là encore, nous retrouvons
toute la richesse d’une langue sacrée qui peut faire dire à une même expression deux choses totalement
différentes. En l’occurrence, la première traduction adoptée place l’homme dans une situation des responsabilités
le poussant à agir pour être guidé. Interprétation qui se justifie pleinement si l’on se souvient que Dieu n’impose
rien et que par conséquent, même dans le domaine de la guidance, l’expression de la volonté de l’homme est
nécessaire à l’intervention providentielle divine. La seconde compréhension se rapporte au degré de l’Essence
divine qui, au fond, reste toujours libre de faire ce qu’Elle veut. Sa nature impliquant que quoi qu’Elle fasse et
décide, Sa décision est toujours juste car Elle ne doit rien et demeure, à ce degré suprême, entièrement libre.
Autrement dit, tout étant le produit d’une pure miséricorde, il ne pourrait Lui être reproché quoi que ce soit car
sous ce rapport, même l’enfer est préférable au néant.
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